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292 MEMOIRES Djî PiERRE OE L ESTOILE.
fils et deux filles qui ne valoient rien, non plus que lui; et qu'il falloit tout jetter en la riviere. Voilà quelle estoit la teste et cervelle du personnage.
Le lundi neuvieme dudit moiçde novembre, on procéda à Paris à l'election d'un prevost des marchans; et fust nommé pour prevost L'Huilier, maistre des comptes, ung des quatre de. la chambre qui n'avoit trouvé bon d'envoyer vers le Roy : qui fust cause de faire consentir le duc de Maienne à son election et ^p> • la deposition de Boucher, que ledit duc vouloit estre continué, non obstant toutes les voix du peuple, qui crioit : Tolle! Le Besle, conseiller en chastelet, et Carrel, avoient esté esleus par le peuple pour eschevins, et avoit Le Besle vingt-six voix, et Carrel vingt-huit. Mais non obstant le duc de Maienne, entreprenant ce qu'un roy n'eust entrepris, abolit les privileges des manans pour ceste fois, sauf à continuer, mettant à neant les voix données à ces deux, qu'on tenoit à Paris pour honnestes hommes, mais uil'peu politiques; etelizant en leur lieu Pichonnat, l'ame des Seize, qui n'avoit aucune voix; et Neret, qui en avoit fort peu, homme de bien et politique, et à lui nommé par M. de Belin. Honnorade mesme charge le seize et le politique, pour contrebalancer, à ce qu'on disoit, les entreprises qui se pouvoient brasser à Paris d'une part et d'autre.
Ce joui*, on sema à Paris le quatrain suivant sur la
deposition de Boucher, prevost dès marchans :
-■ * . ■
En faisant à Paris des eschevins nouveaux, On y devoit laisser pour prevost un boucher : Car puis que dans Paris il y a tant de veaux, ll faut avoir quelqu'un qui les sache escorcher.
Le mardi dixieme dudit mois de novembre, nou-
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